Le groupe Education

 

Réunion les mercredis à 18h30

Si vous souhaitez vous associer aux travaux de ce groupe, ou simplement en être informé,

écrivez à : contact@cnnr.fr nous vous transmettrons le lien de connexion.

 

Qu’est-ce qui anime le groupe EDUCATION BIEN COMMUN ?

La nécessité de reprendre en main du système éducatif dans une conception émancipatrice :
  • qui considère les enfants et les adolescents comme des sujets capables de participer aux projets de la société, face aux effets multiples du changement climatique et de la dégradation du vivant ; des jeunes capables de participer à une citoyenneté, levier d’une transformation sociale,
  • qui repense l’institution scolaire comme l’un des éléments d’une « société éducatrice » : seule une école ouverte sur le monde, sur les territoires, peut permettre de former des citoyens éclairés,
  • qui reste indépendante des pouvoirs économique et politique : la succession des réformes, liées aux changements de gouvernement, et des apprentissages, qui visent d’abord à préparer les individus à trouver leur place dans la machine économique, ne sont pas compatibles avec une éducation émancipatrice.
Les trois axes de travail que nous privilégions :
  • concilier bien public et bien commun : comment faire de l’école un lieu d’apprentissages en lien avec les enjeux évolutifs de nos sociétés ?  Un travail de construction d’ateliers est en cours avec l’UBC, l’université du bien commun.
  • bifurquer : c’est tout le système éducatif qui doit bifurquer.  Un appel à bifurquer a été lancé en octobre 2022.  Il a recueilli la signature d’experts et d’expertes de champs disciplinaires différents.  Un travail sur les conditions propices à la bifurcation est à mener.
  • repartir du plan Langevin-Wallon : la commission Langevin-Wallon a été lancée à la Libération, en 1944 pour réfléchir à l’éducation.  Le plan qui en est issu propose une démocratisation qui opère « moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation. »  Il contient des propositions qui pourraient répondre aux enjeux éducatifs actuels.  Ce plan n’a pas été déployé à l’échelle nationale, contrairement à l’objectif fixé.  Un travail sur le plan Langevin-Wallon est en cours avec le GFEN (groupe français d’éducation nouvelle).
 

 

L’éducation : pourquoi est-ce un bien commun ?

  • En 2015, l’UNESCO livre un rapport sur l’éducation, intitulé : L’éducation : un bien commun mondial ?, suivi, en 2021, d’un autre rapport : Repenser nos futurs ensemble – Partie 2 : un nouveau contrat social pour l’éducation. Par ailleurs, on retrouve la notion d’éducation comme bien commun social chez certains experts des communs.
  • En 2021 paraît chez Massot la brochure-manifeste L’éducation bien commun“ de Raymond Millot, instituteur, conseiller pédagogique, militant, artisan du projet militant de l’école ouverte de la Villeneuve à Grenoble. Il pose de manière plus directe le sujet d’une éducation bien commun, donc d’une école comme lieu d’émancipation qui accorderait à l’enfant, au jeune, un vrai statut de sujet, outillé pour affronter les nouveaux enjeux auxquels nous sommes confrontés : climatiques, sociaux, démocratiques.
 

Les actions du groupe Education

  • Né début 2021, le groupe soutient, cherche à faire connaître, à enrichir et à mettre au débat la proposition de Raymond Millot, d’où le partenariat avec l’Université du bien commun à Paris.
  • En 2021, rassemblement du CNNR à Saint-Priest (42) : nous avons abordé le sujet à travers des ateliers créatifs animés par Marie Preston, enseignante-chercheuse à Paris VIII et plasticienne ; le constat a été fait pour notre collectif que l’éducation ne doit pas rester une question d’experts, que chacun a une expertise à partager sur l’école, que le sujet de l’éducation nous concerne toutes et tous.
  • Au printemps 2022, lancement d’un appel à témoignages ; un certain nombre de récits sont collectés sur l’expérience de l’école et les représentations de ce que serait une Education-Bien-Commun ; certains sont affichés à l’atelier de l’Académie du Climat
  • En novembre 2022, lancement d’un appel, C’est tout le système éducatif qui doit bifurquer“, dans la lignée, le prolongement, des élèves bifurqueurs et bifurqueuses des grandes écoles au printemps dernier (amorcé en réalité depuis 2018 et le manifeste du Réveil écologique). Ces étudiant.e.s ont prononcé un discours de rupture, critique de leur formation et de ses débouchés qui pousse selon eux « à participer aux ravages environnementaux et sociaux en cours ». Ce discours de sept minutes a généré en quelques jours plus de dix millions de vues, des tweets de personnalités politiques, de tribunes …
  • En mai 2023, en collaboration avec l’Université du Bien commun, le CNNR lance un cycle d’ateliers de réflexion, dont les deux premiers se sont tenus dans les locaux de l’Académie du Climat, Place Baudoyer à Paris : le premier a eu lieu le 11 mai 2023, le second le 11 janvier 2024.
 

Pourquoi cet appel à bifurquer du CNNR ?

  • face à la crise climatique, à l’épuisement accélérée des ressources, à l’accroissement des inégalités dans le monde, parmi lesquelles les inégalités scolaires, on ne peut plus différer le changement en profondeur de notre école pour amener à des choix de vie qui amèneront une autre économie plus respectueuse de l’autre dans toutes ses dimensions.
  • cette bifurcation, en réalité un changement de cap, de paradigme, suppose d’emprunter la voie de la coopération à la place de la compétition, de l’émulation à la place de la concurrence, de l’entraide à la place de l’individualisme, de rompre avec l’école de la reproduction sociale.
  • cette bifurcation nécessite aussi de poser comme préalable l’idée que nous sommes tous en capacité d’apprendre, ce qui remet en question les notions de mérite, de talent, de volonté, exclusivement personnels.
  • cette bifurcation concerne tous les champs disciplinaires, suppose une inter-transdisciplinarité pour penser un projet fort de l’école, une école qui est aujourd’hui toujours celle de la reproduction sociale.
 

Une démarche en partenariat

  • Il est apparu nécessaire de construire ensemble – de dépasser en les approfondissant – les représentations d’une Education Bien Commun que nous avons pu collecter dans de nombreux témoignages. Pour cela, nous proposons :
– un cadre : celui des communs et des biens communs, qui est développé par Jean Pascal Derumier, de l’UBC,
– une démarche active, individuelle et collective, qui est décrite par Joëlle Cordesse, du GFEN, et doit nous permettre de créer les conditions d’une bifurcation qui sont nécessaires pour penser l’éducation comme un bien commun, pour produire ensemble du possible, des possibles qui vont naître de la confrontation de nos idées.
  • Les pistes, les contributions apportées aux ateliers, constituent un point d’étape important pour solliciter les signataires de l’appel à bifurquer – 24 signataires de champs différents (sciences de l’éducation, historienne, philosophe, sociologue, artiste, pédopsychiatre, militant pédagogique) – que nous inviterons pour des contributions, prises de parole qui nourriront le débat Education-Bien-Commun et permettront de préciser nos pistes.
 

 

Références :

  1. L’éducation, un bien commun, Raymond Millot, Editions Massot, Nov. 2022.
  2. Du Chef-d’œuvre pédagogique à la pédagogie du Chef-d’œuvre, Léonard Guillaume, Jean-François Manil, Charles Pepinster, Editions Chronique sociale.
  3. Grandir en Humanité – Libres propos sur l’école et l’éducation, Philippe Meirieu, Editions autrement, 2022.
  4. Qui veut encore des professeurs ? Philippe Meirieu, Editions du Seuil, 2023.
  5. Sur la réforme de l’enseignement, Marc Bloch, Les Cahiers politiques, n°3, Juillet 1943, p.17.